Le récit

Énormément de plaisir à voyager avec cette Multistrada V4 Rally !

C’est à Nice, chez Rosso Motos que je récupère la Multistrada Rally. Désigné, par Moto Magazine pour le Hors-série Tourisme, à être le premier participant de ce tour d’Europe en 60 000 km, ma « mission » est de la livrer à Besançon dans le Doubs dans 8 jours avec au moins 2 000 kilomètres de plus au compteur. En cette fin avril, j’aurai pu espérer, pour tester ce gros trail destiné au voyage, que la météo soit avec moi, mais ce ne fût pas tout le temps le cas. Comme vous allez vous en rendre compte, j’ai du coup pu tester la Multi dans pratiquement toutes les conditions.

Sortie de Nice, je prends rapidement la direction de l’arrière-pays vers le col du Turini. Et c’est un violent orage qui me pousse à rebrousser chemin. Demi-tour, je prends la direction opposée. Gorges de la Vésubie, col de Saint Martin, vallée de la Tinée, Gorges du Cian, les toutes petites routes de montagne s’enchaînent et je découvre une Multistrada au pilotage hyper naturel avec un compromis entre confort et rigueur hyper équilibré. Mais c’est la neige qui maintenant m’oblige à rebrousser chemin juste avant Barcelonette. Je vais passer ainsi ma journée à jouer comme ça, par des températures proches de zéro, à cache-cache avec les gros nuages et même parfois rouler sur la neige… . Aidé par des prévisions météo un peu optimistes, je me rends rapidement compte que je me suis  un peu loupé dans mon choix vestimentaire… C’est là que j’apprécie la selle chauffante ainsi que les poignées. Ce seront deux alliées précieuses dans tout mon road trip.

Je vais rester trois jours en Provence-Côte-d’-Azur à écumer les magnifiques routes que le sud de la France nous propose. Le Col de l’Espigoulier avec sa vue magnifique sur Marseille, la montée du Beausset avec son arrivée au circuit Paul Ricard, les petits villages du Haut-Var, les Gorges du Verdon et ses lacs, un pur régal avec des routes sèches où j’ai pu apprécier pleinement la disponibilité du moteur de la Multistrada mais aussi un caractère bien affirmé qui n’est pas pour me déplaire ! 

Il est temps, le quatrième jour, de changer de région, direction l’Ardèche. Le Lubéron puis le Mont Ventoux, toujours par les petites départementales, sont avalés dans la matinée. Il fait grand soleil mais le vent commence à souffler fortement à l’approche de la vallée du Rhône. Comme prévu, c’est par grosse rafales que le vent souffle pendant 50 kilomètres. Bien protégé derrière le carénage et le gros réservoir, je file vers Vallon-Pont-D’Arc en passant par les fameuses Gorges de l’Ardèche au courbes bien dessinées et au bitume exempt de défauts. La Multi file à bonne allure, collée au sol avec son châssis et ses suspensions pilotée au fonctionnement irréprochable, je me délecte à profiter du train avant précis et du couple moteur pour m’extraire de chaque virage. Un pur régal.

Pour le Jour 5, j’ai décidé de continuer ma route en direction de l’Auvergne. Les gorges de l’Altier m’emmène vers le barrage de Villefort. Il fait zéro degré mais le soleil est présent pour réchauffer l’atmosphère. En attaquant la vallée du Lot en direction de Mende, de petits flocons font leur apparition. Il va neiger comme cela pratiquement jusqu’à Clermont-Ferrand où je loge ce soir. J’ai rajouté une couche technique, je subis moins les agressions du froid et savoure pleinement cette journée au travers des magnifiques paysages qu’offrent les départementales auvergnates. Un vrai plaisir.

Le lendemain, il ne neige plus mais les températures sont légèrement négatives. Je prends la direction de l’Est. L’objectif est de rejoindre le Vercors ce soir. Je coupe à travers l’Auvergne, direction Ambert puis le Forez, pour rejoindre Saint -Étienne et m’engager dans le Parc Régional du Pilat par le Col de la Croix Chaubouret. Mais surprise, à un kilomètre du sommet me voilà à rouler sur la neige avec des pneus dédiés à 100% pour la route. A faible vitesse, en première j’atteins le sommet non sans un grand soulagement. Je continue ma journée en explorant le Nord-Ardèche et repasse une nouvelle fois le Rhône direction Saint-Martin en Vercors. Et c’est de nouveau la neige qui m’accueille dans la dernière montée. 

Il va neiger comme cela toute la nuit, mais surprise, le lendemain les routes sont à priori dégagée alors que montagnes et champs sont recouvert d’un magnifique manteau blanc. Je rejoins tout d’abord le col du Rousset puis Vassieux en Vercors avec son mémorial ainsi que son musée de la Résistance. Malgré le froid, je prends énormément de plaisir. Je suis pratiquement seul sur la route. Je croise quelques voitures et je comprends, à leur expression en me croisant, qu’ils se demandent ce que fait un motard sur ces routes verglacées. Mais le spectacle est tellement magnifique ! C’est en passant le col de chaux que je vais leur donner raison. La descente est majoritairement à l’ombre et les déneigeuses ont laissé par moments quelques plaques de neiges sur la route. Il fait moins 4 degrés… Je vais rejoindre la Combe Laval et son magnifique point de vue à vitesse réduite mais sans grosse frayeur. Je termine cette excursion dans le parc du Vercors par le magnifique canyon des gorges du Nan. J’enchaîne ensuite la Chartreuse par le Col du Granier, le col du Grand Colombier avec sa vue surplombante sur le lac du Bourget ainsi que les coteaux des vignobles de Savoie pour terminer ma journée par le Bugey et le Val d’Amby.

C’est le dernier jour de ce road trip, je dois être à Besançon cette après-midi pour rendre la Multistrada à la concession Moto Box 25. Cette dernière étape se passe essentiellement sous la pluie, mais je suis bien. Je profite des qualités de la Rally en remontant la magnifique vallée de l’Ain, puis le Jura par Clairvaux-les lacs et Arbois et prend beaucoup de plaisir à la piloter dans ces conditions. 

Après 2 873 kilomètres de petites routes et de paysages splendides, j’ai pris énormément de plaisir à voyager avec la Multistrada Rally. Malgré certaines appréhension vis à vis de toute cette électronique embarquée et de son moteur aux performances impressionnantes, j’ai découvert une moto capable d’associer confort et performances, une moto qui offre à la fois du caractère mais aussi de la prévenance pour son pilote. 

Un road trip qui restera comme un de mes très bons moments à moto.

Mon meilleur moment ? Il n’y en a pas. Sur les 2 873 km de petites routes aux revêtements variés que j’ai pu emprunter pendant ce road trip, j’ai tout apprécié, je me suis régalé. À chaque virage, à chaque nouveau paysage, j’ai pris du plaisir. C’était du bonheur de rouler, sans penser à rien, juste à profiter de chaque instant et des capacités de voyageuse de la Rally. Et malgré des conditions météo parfois exécrable, je pense que la Multistrada a bien participé au plaisir que j’ai pu avoir pendant ces 8 jours !

Je connaissais uniquement la Multistrada V2. J’avais pu également tester les Panigale et Streetfighter avec cette motorisation. J’avais le souvenir d’un V4 hyper puissant que j’avais du mal à imaginer dans un trail destiné au voyage. 

Ce fût ma première surprise. Le V4 de 1158 cc s’est montré souple, docile, facile à utiliser sur les bas régimes. Certes dès que vous taquinez la poignée de gaz, il change de visage et montre une force incroyable. Bien aidé par une électronique qui se fait totalement oublier, la Multistrada est capable de voyager en mode tranquille ou de rouler plus sportivement quand vous le souhaitez. 

Elle est de plus aidé par un châssis qui associe confort et rigueur. Ces suspensions pilotées vous permettent de vous faire une moto « la carte » mais j’ai personnellement trouvé que les paramètres enregistré dans le mode automatique étaient parfaits et j’ai pratiquement fait tout ce voyage sans toucher aux réglages.

Au niveau de la protection, pas grand-chose à redire. La selle est accueillante et d’autant plus quand on enclenche la position chauffage quand le froid apparaît. On est bien protégé derrière l’ensemble bulle/carénage/réservoir, et les judicieuses trappes de fermeture des écopes latérales permettent de profiter de la chaleur du moteur lorsque la température descend.

Pour conclure, la Multistrada V4S Rally est vraiment une excellente moto taillée pour le voyage. Avec le caractère d’une Ducati, bien sûr !

2600 km
9 jours
Difficulté 3/5
Les étapes

Les étapes

Retrouvez jour après jour les différentes étapes et surtout les traces GPX que vous pouvez télécharger

Jour 1

Nice (FR) - Tourtour (FR) Estimations : 324 km

Voir le parcours sur georide

Jour 2

Tourtour (FR) - Tourtour (FR) Estimations : 290 km

Voir le parcours sur georide

Jour 3

Tourtour (FR) - Tourtour (FR) Estimations : 279 km

Voir le parcours sur georide

Jour 4

Tourtour (FR) - Saint-Remèze (FR) Estimations : 298 km

Voir le parcours sur georide

Jour 5

Banne (FR) - Sauxillanges (FR) Estimations : 304 km

Voir le parcours sur georide

Jour 6

Sauxillanges (FR) - Saint-Martin-en-Vercors (FR) Estimations : 355 km

Voir le parcours sur georide

Jour 7

Saint-Martin-en-Vercors (FR) - Tignieu -Jameyzieu (FR) Estimations : 317 km

Voir le parcours sur georide

Jour 8

Tignieu -Jameyzieu (FR) - Tignieu -Jameyzieu (FR) Estimations : 226 km

Voir le parcours sur georide

Jour 9

Tignieu -Jameyzieu (FR) - Franois (FR) Estimations : 205 km

Voir le parcours sur georide